La question de la dimension communautaire de l’Église est un enjeu majeur de la réflexion ecclésiologique contemporaine((Depuis 2013, l’Église réformée vaudoise s’est doté d’une cellule de réflexion et de développement autour de l’ecclésiologie contemporaine. Ce groupe, appelé Labo Khi, développe des outils, accompagne des projets et documente les changements en cours. Il a identifié qu’en Europe, la dynamique la plus intense autour de ces questions s’observe dans le cadre de l’Église anglicane de Grande-Bretagne. Bon nombre de réflexions présentées ici sont issues de ce collectif.)). Faut-il assumer l’individualisme, miser sur les aumôneries et les offres culturelles, et laisser mourir les noyaux paroissiaux ? Ne faut-il pas plutôt chercher de nouvelles formes de collectivités croyantes, engager des projets pionniers pour fédérer de nouveaux groupes porteurs d’une densité communautaire forte ? Peut-être d’ailleurs n’y a-t-il pas lieu de mettre ces deux modèles en opposition.
Cet article milite pour une articulation respectueuse et créative dans l’agencement de ce qui nous paraît être une nécessité urgente pour le protestantisme réformé européen : réinventer de nouvelles formes.
En toile de fond, quelques éléments de compréhension sur les liens entre l’Église et l’État placent un premier cadre. Diverses hypothèses et scénarios nous permettent d’esquisser des pas de côté et d’élargir le débat. Un plaidoyer pour une biodiversité ecclésiale conclut ces lignes et ajoute quelques pistes de réflexion.
Table des matières
Des liens à l’État
Dès le XVIe s., le protestantisme réformé entretient une relation ambigüe avec la notion d’Église. Il se bat sur deux fronts. Il cherche d’une part à prendre ses distances avec le catholicisme romain dont il dénonce la dimension excessive de la centralité de l’Église. Il combat également les anabaptistes dont les modèles communautaires s’érigent dans une logique contre-culturelle privatisée et décentralisée. La voie médiane qu’il envisage est marquée par l’idée de l’ouverture et porte les germes de la démocratie. Récusant l’idée d’un repli à l’écart du monde, le protestantisme s’adosse aux pouvoirs publics pour exister. C’est le fameux cujus regio ejus religio((expression latine que l’on peut traduire par « tel prince, telle religion »)) qui affirme que le protestantisme se déploie là où le soutien politique le lui autorise. Cette posture lui assure une pérennité, mais elle court le risque de se limiter à la gestion de la religiosité des citoyens que l’État lui concède.
Voilà qu’aujourd’hui ce système se heurte de plein fouet à ses limites. Au fur et à mesure de l’évolution de la sécularisation, la séparation du politique et du religieux se fait plus nette et les appuis jadis conférés s’estompent. Quelques précieux reliquats offrent çà et là des reconnaissances d’utilité ou d’intérêt publique. De nombreux possibles sont encore présents, mais le « mouvement de l’histoire » semble inexorablement s’orienter vers la disparition de ces privilèges.
Dès-lors, il convient de retravailler ce qui est devenu un carcan et réinventer un nouveau mode de relation à l’État. Celui-ci pourrait s’orienter en direction d’un modèle mixte qui saurait tirer parti des alliances avec les pouvoirs publics et qui disposerait également de communautés plus denses et plus indépendantes. Il peut s’imaginer sous différentes formes.
Préserver les acquis
De manière compréhensible, le premier réflexe consiste à préserver les acquis aussi longtemps que possible. Cette vision des choses est louable par son souci d’éviter toute évolution sectaire. L’un des grands acquis de la Réforme est le refus de considérer l’Église comme l’instrument incontournable du salut, laissant à Dieu seul le jugement des cœurs. Cette perspective se traduit dans l’idée inclusive de multitudinisme. Exit le contrôle sacramentel catholique ou évangélique (dans le sens evangelical) dont les prétentions salvifiques, l’aspect prosélyte et les dérives moralisantes sont dénoncés. La communauté humaine, localisée par le quadrillage paroissial, est incorporée dans l’assemblée de paroisse sans chercher à trier le bon grain de l’ivraie. L’organisation presbytéro-synodale permet de préserver l’autonomie locale et d’assurer une cohésion démocratique de l’ensemble.
En complément, cette option valorise la présence du religieux dans les écoles les hôpitaux, les prisons ou certaines institutions par le biais des aumôneries. Parfois comme des lieux de contact, mais surtout comme des lieux de présence et d’accompagnement. Le cadre sécurisé des institutions dans lesquelles elles prennent place leur permet de rester dans une posture traditionnelle : soumise à des appuis extérieurs.
La perspective de conserver les acquis est aujourd’hui mise à mal par différents éléments((Ballif, Edmée ; Stolz, Jörg, L’avenir des réformés, Labor et Fides, Genève, 2011 ; Englberger, Thomas ; Krüggeler, Michaël ; Könemann, Judith ; Schneuwly Purdie, Mallory ; Stolz, Jörg, Religion et spiritualité à l’ère de l’ego, éd. Labor et Fides, Genève, 2015 ; Becci, Irène, Monnot, Christophe et Voirol, Olivier (dir.), Pluralisme et reconnaissance, Face à la diversité religieuse, Rennes, PUR, 2019.)). Sociologiquement, nombre de paroisses ne parviennent plus à agréger les populations et à induire de fortes densités communautaires. Elles se trouvent de plus en plus marginalisées de la sphère publique et se voient réduites à des logiques de clubs privés. La quasi absence médiatique du protestantisme en Suisse ou la chute drastique de la demande d’actes ecclésiastiques le signalent. Les engagements sociaux et la participation aux activités sont mis à l’épreuve de la concurrence. La difficulté, voire leur refus, d’envisager positivement toute dimension missionnaire mène à l’immobilisme. Les structures sont lourdes, inadaptées et handicapantes. La capacité d’entrer en lien avec de nouveaux groupes sociaux est très faible. Corollaire : la contribution positive à la marche de la société devient anecdotique, illisible et invisible. Quant aux aumôneries, leur statut est questionné sur plusieurs fronts. Celui de la pluralité religieuse et de la concurrence qui en résulte. Celui de la spécificité des approches spirituelles (a fortiori d’inspiration chrétienne) par rapport aux perspectives psycho-sociales et celui de leur financement par les Églises, soupçonnées de récupération.
Les efforts de préservation des acquis peuvent sans doute donner un sursis au statut privilégié des traditions protestantes. Mais si le temps ainsi gagné n’est pas investi pour explorer de nouveaux paradigmes, il n’est pas profitable.
Une disparition apaisée
Bien qu’un peu excessive, cette hypothèse ne fait que prolonger les courbes du délitement progressif du christianisme occidental et de la tradition réformée en particulier. Il s’agit de l’envisager sereinement contre tout tabou ou toute crispation. On peut se féliciter de la sécularisation qui semble être un aboutissement historique de la démarche protestante considérée comme la religion de l’émancipation du religieux, ce dernier étant interprété dans un sens péjoratif. Les valeurs de liberté, de solidarité, d’esprit d’entreprise et de responsabilité sociales étant acquises, le protestantisme peut se retirer dans des sphères où son rôle d’aiguillon critique peut encore s’exercer.
La disparition de la communauté paroissiale ne signifie pas forcément celle du protestantisme réformé. On peut imaginer, outre quelques groupes de croyants épars, des lieux académiques, culturels et certains cercles choisis. La problématique de la communauté disparaît et celle de l’institution ecclésiale avec elle. Les quelques sympathisants isolés peuvent s’appuyer sur des donateurs privés, des fondations et un patrimoine à exploiter. Le renouvellement des réformés ne s’opère que par recherche personnelle ou par transfusion d’autres traditions chrétiennes. L’hyper-individualisme contemporain est pleinement intégré.
Ce scénario est peu enclin à générer des enthousiasmes. Il revient à déléguer à d’autres familles d’Églises le soin de perpétuer la communauté chrétienne. Il entérine l’idée que le protestantisme réformé s’est forgé en opposition à ces autres interprétations et qu’il n’a pas de dynamique propre. Finalement, il se cantonne à ériger un mausolée autour d’une posture et d’un héritage.
Et pourtant, cette hypothèse a le mérite de pointer sur un élément fort : en tradition protestante l’Église n’est pas une fin en soi. Elle sert un message qui la précède et la fonde. Elle indique un Royaume qui la dépasse et l’élargit. Même si elle en répond, elle n’est pas propriétaire de ses biens. Elle est mue par une mission qu’elle reçoit et qu’elle est appelée à porter avec l’aide de l’Esprit. Elle est in fine déjà pardonnée de ses propres manquements et n’a pas à porter le poids de la culpabilité, en particulier celui de la sécularisation. A envisager sereinement sa propre disparition, l’Église peut se laisser aller à de nouvelles libertés, affranchie du poids de défendre son propre salut et délivrée de la charge du monde. Une prise au sérieux du vendredi-saint en somme((Avec l’idée que la Résurrection n’est pas le fruit d’un travail humain et qu’elle échappe à toute mainmise.)).
Pas trop tard
En dépit de ses nombreux handicaps, le protestantisme réformé européen francophone dispose aujourd’hui encore de moyens relativement importants. Un certain crédit et une notoriété de la part de la société civile, des ressources économiques très inégales selon les lieux, des cadres plutôt bien formés et une image sociale acceptable. Bien que sa créativité soit fort limitée et les obstacles internes et externes nombreux, ces lignes plaident pour envisager avec courage et confiance une migration de cette tradition.
Attaché à un héritage théologique qui a su ouvrir tant de portes, engager tant de débats et récuser tant de raideurs, il dispose d’atouts sérieux pour se réinventer. Il n’est pas soumis à des hiérarchies longues. Il est équipé pour résister aux tentations sectaires. Il dispose d’une grande ouverture théologique. L’hyper-individualisme contemporain s’y oppose frontalement, mais quelques indices poussent à croire que le protestantisme réformé n’a pas dit son dernier mot.
Ce déplacement peut s’orienter dans au moins deux directions complémentaires. La première consiste à miser sur des formes de présence très peu confessionnalisées au cœur de la société, au carrefour des religions, des spiritualités diverses et d’enjeux globaux. Il s’agit d’y porter un accompagnement détaché des affiliations communautaires et de toute récupération idéologique. L’enjeu est celui du décloisonnement, de l’ouverture à la diversité des appartenances et du dialogue qui cimente la cohésion sociale, en toute discrétion, comme le levain dans la pâte. Déjà présente via le modèle des aumôneries, cette forme d’engagement est appelée à se développer dans de nouvelles structures qu’on peut imaginer en entreprise, en milieu social, culturel, etc. Elle ne requiert pas de communauté. Elle s’adresse à des individus et ne charrie pas d’ambition fédératrice. Son but n’est donc pas de fabriquer du collectif, mais d’embrasser en profondeur le destin du monde.
Pour se déployer, cette vision ne peut que s’adosser à des pouvoirs publics qui envisagent positivement une contribution saine et sereine du protestantisme réformé, dénuée de tout militantisme partisan. Cependant cette perspective n’est possible que s’il existe encore des institutions ecclésiales suffisamment crédibles pour être en mesure de nouer des partenariats.
Des communautés inclusives
La seconde piste consiste à soigner et développer le corps ecclésial. Nous l’avons dit, le renouvellement paroissial traditionnel est sérieusement en panne. Trois postures se présentent. La première consiste à soigner le patrimoine actuel. Sans autre ambition que de cheminer avec les personnes déjà engagées, ce premier pilier porte les héritages de l’histoire. Il s’inscrit en continuité au passé et irrigue l’institution de sa propre mémoire. La deuxième consiste à réamorcer la transmission auprès de la frange sociale proches du protestantisme. Elle questionne les pratiques dans la perspective de retravailler le lien entre les formes et le fond théologique et culturel. En bref, renouer avec une nouvelle génération dans le voisinage des paroisses. La troisième consiste à générer de nouveaux collectifs – des ecclésioles – dans des endroits qui échappent à la sociologie du quadrillage paroissial. Dans une perspective d’expression de la foi mais aussi, et surtout, dans l’idée d’une élaboration de nouvelles formes de pratique chrétienne dont l’enjeu est de reprendre à nouveaux frais l’héritage chrétien.
Alors que les deux premières postures sont déjà répandues, la troisième est plus rare((Je signale, au passage, que la vision portée par l’EPG depuis 2013 se détache du modèle paroissial pour affirmer la fin des logiques territoriales. https://epg.ch/qui-sommes-nous/valeurs/notre-vision/)). Il convient d’en suggérer quelques contours.
Ces ecclésioles ne sont pas à envisager comme des lieux d’affirmation identitaire. Elles ne sont pas à comprendre comme les noyaux confessants d’une structure paroissiale multitudiniste. Elles sont plutôt à considérer comme des espaces de recherche de plausibilité et de pertinence contemporaines de l’Évangile pour le quotidien. Comme des réseaux de solidarité et de proximité, ces collectifs seraient en phase avec d’autres groupes qui se développent actuellement par exemple autour de l’écologie, de la décroissance, etc. Se référant à une transcendance, ces ecclésioles se nourrissent d’un don qui les ancre (d’une grâce confessée), d’une pratique qui les structure (de rites, de méditation, etc.) et d’une espérance qui leur donne de l’élan (d’une ouverture à l’Esprit). Une notion d’inclusivité, fortement travaillée et pratiquée, offre des atouts permettant d’éviter les communautarismes qui pourraient surgir.
Ces ecclésioles se verraient non pas comme des lieux-refuge, isolés dans l’océan d’un monde décrié, mais comme des utopies collectives d’une humanité qui partage un destin commun. L’aventure communautaire inclusive ne représente pas un cocon protecteur, une option confortable ou un phénomène purement nostalgique. Elle implique une démarche difficile qui nécessite de se confronter à l’altérité pour envisager positivement toute Altérité. Elle entre de plain-pied dans l’épaisseur des contradictions qui pétrissent l’humanité. En un sens, la fragilité de cette démarche est porteuse d’un sens symbolique qui la dépasse et qui constitue un signe de la fragilité de l’incarnation. Ce choix s’opère résolument à contre-courant de tendances sociétales lourdes comme l’individualisme, le consumérisme, les fractures sociales, l’exclusivisme, etc. Il rejoint le militantisme d’autres acteurs de la société civile. Opter pour une démarche collective, en opposition aux solipsismes contemporains, c’est aussi une manière de rester en lien avec une large part de l’humanité qui valorise les appartenances, les notions tribales ou claniques, les référentiels larges. On peut décrire cette volonté d’inclusivité comme un mécanisme de résistance à l’égard de l’insignifiance qui résulte d’un éclatement des références.
Une biodiversité ecclésiale
Chaque posture court le risque de se crisper en un durcissement identitaire. Elle dénigre alors les autres façons de voir et se coupe de leurs contributions spécifiques. L’organisme tout entier s’en trouve fragilisé. Le défi de la biodiversité ecclésiale est celui de la complémentarité des approches.
A ce titre, l’histoire de l’Église anglicane du Royaume-Uni offre un exemple significatif((Monet, Gabriel, L’Église émergente. Être et faire Église en postchrétienté. Münster, LIT Verlag, 2014 ; Moynagh, Michael, Church for Every Context, an Introduction to Theology and Practice, London, SCM Press, 2012)). Situés dans le courant dit « des Églises émergentes », de nombreux groupes se sont développés dès les années 1970. En marge des dynamiques paroissiales, avec beaucoup de liberté et de créativité, ils ont cherché à vivre la foi chrétienne hors des sentiers balisés. Progressivement, ce phénomène a été identifié, toléré puis soutenu et développé par la hiérarchie ecclésiale.
Dès 2005, l’idée d’économie mixte a fait son chemin. L’enjeu est de réconcilier les tenants de communautés denses à l’ecclésiologie plutôt congrégationaliste et ceux qui sont attachés au modèle paroissial dont l’ecclésiologie voisine le modèle presbytéro-synodal. Souvent citée en exemple, cette stratégie constitue aujourd’hui l’un des modèles phares en Europe. Elle s’inspire d’une idée de mixité déjà ancienne. Le réformateur Martin Bucer l’a défendue et tenté de l’appliquer au XVIe s. à Strasbourg. Devant l’ampleur des résistances (essentiellement la crainte de faire de ces ecclésioles des sectes) et faute de soutiens, son projet a capoté après deux années d’expérience (1547-1549). Il a néanmoins inspiré certains moraves ainsi que des groupes piétistes. Aujourd’hui, sa reprise pourrait offrir de solides bases ecclésiologiques et permettre de ne pas jouer une Église contre l’autre, mais de les articuler dans un rapport gagnant-gagnant.
Bien entendu, la perspective d’engager de nouvelles modalités de présence au monde génère de nombreuses questions. Ces interrogations et objections sont aujourd’hui nécessaires pour engager un débat autour de cette biodiversité ecclésiale. Loin de vouloir harmoniser en un modèle unique cette variété, il convient de mettre l’énergie et les ressources dans quelques directions prioritaires.
La première consiste à soutenir et développer l’activité des collectifs déjà actifs, non pas pour perpétuer l’existant sans remise en question, mais dans l’idée d’en évaluer l’incidence et d’en travailler les enjeux futurs. La deuxième consiste à générer et à accompagner des projets novateurs dont la perspective est de décloisonner l’Église. Il s’agit non seulement d’élargir la surface de contact des paroisses, mais aussi d’entrer en lien avec de larges pans de la population complètement ignorés. La troisième consiste à travailler les articulations entre les deux. Bien entendu, l’adoption de ces priorités n’est possible qu’avec une volonté politique des institutions concernées. Mais elle présuppose des postures, des climats relationnels, des ouvertures, qui échappent souvent aux règlements. Dans cette perspective, il me semble nécessaire de reprendre la structure synodale en vigueur dans le protestantisme réformé. Non pas pour la supprimer, mais la retravailler. Pour lui donner une orientation centrée sur l’activité, la proximité des acteurs, les échanges de pratiques, les apprentissages croisés et l’appartenance commune à un corps ecclésial plus large.
Un impossible possible
Ces lignes se terminent sur un constat paradoxal. A l’heure actuelle, il semble impensable d’inverser ou même d’infléchir le mouvement de recul de la pratique chrétienne. Il s’agit de l’accepter sans se laisser démobiliser. Même si la communauté constitue un lieu d’élaboration essentiel, l’ambition n’est pas celle de regarnir les bancs d’églises. L’enjeu est autre. Il consiste à ouvrir des portes et laisser advenir des manières créatives de vivre et d’exprimer l’Évangile aujourd’hui. Il consiste à inventer des vies chrétiennes possibles, à valoriser ces parcelles de spiritualité qui donnent du sens, humanisent et verticalisent. Il consiste à envisager l’avenir avec confiance, même si les vents semblent contraires. Il consiste à continuer à croire en l’incroyable et à affirmer que les effets de la venue du Royaume échappent à toute mesure et à toute vérification. Il consiste à penser que l’existence d’un seul individu qui s’illumine justifie les plus grands efforts.